Last updated on 8 juin 2020
Des livres peuvent rester intouchés sur nos étagères pendant des mois. Voire même, des années. Puis un jour, sans qu’on sache trop pourquoi, un de ces livres de notre pile à lire envahit nos pensées. Il demande à être lu. C’est exactement ce qui s’est passé avec cette pièce de théâtre. Et puis, comme elle m’a sorti d’un blocage de lecture, je devais bien à Horace, de Corneille, une petite chronique.

Titre : Horace
Auteur : Pierre Corneille
Date de parution : 1640
Editions : Le Livre de Poche (1986)
Préface : Jean-Pierre Miquel
Commentaires et notes : Alain Couprie
Photo de couverture : J.-P. Renacker et Michaël Denard. Mise en scène de J.-P. Renacker (Théâtre de Chelles). Ph. Enguerand.
Pages : 177
ISBN : 2-253-03939-X
Note :
Résumé : Rome et Albe sont en guerre. Pour éviter un immense massacre entre les deux états, il est décidé que trois hommes se battront pour chaque camp. Le sort désigne les trois frères de la maison d’Horace pour Rome. Et les trois frères Curiace pour Albe.
Qu’adviendra-t-il des liens familiaux unissant les deux familles après l’affrontement ?
Première lecture
Pour celles et ceux qui auraient peur de se lancer par crainte que le vocabulaire soit difficile, comme ce peut être le cas de certains classiques : La pièce est une tragédie en cinq actes. Elle est courte, facile, et rapide à lire. Le vocabulaire est accessible, aucun problème de compréhension.
Je la connaissais de nom, mais n’avais aucune idée du sujet de l’histoire. Sachant que c’était une tragédie, je m’attendais à quelque chose de… tragique.
Ce qui touche dès le début, c’est la beauté de la versification. La scène 1 de l’acte I commence par :
« Approuvez ma faiblesse, et souffrez ma douleur;
Elle n’est que trop juste en un si grand malheur »
Sabine, Horace, Acte I scène 1, Corneille.
Ensuite, ce sont les passages de l’espoir au désespoir, pour les personnages, et pour le lecteur. Lorsque la situation semble s’arranger, inévitablement dans la scène ou l’acte suivant elle s’aggrave. Mais ce n’est pas frustrant. En tant que lecteur on ressent surtout de la pitié.
Sabine, par exemple : Si son mari Horace gagne, elle perd son frère, Curiace. Si son frère Curiace gagne, elle perd son mari, Horace.
C’est terrible. Et comme dans cet univers antique les Dieux dirigent le destin des humains, les personnages sont impuissants. Ils sont soumis à la volonté divine.
A la fin de ma lecture, je ne vous dis pas pourquoi, mais j’avais des sentiments contraires. Sentiments contraires vis-à-vis des actions de certains personnages. Ce qui m’amène au deuxième point : les commentaires.
L’importance de lire les commentaires
Les commentaires, les notes, les préfaces, et les postfaces sont rarement les parties que l’on préfère dans un livre. La plupart du temps, nous les ignorons pour nous rendre au chapitre un de l’histoire.
Pourtant, ces éléments sont utiles. Ils permettent d’approfondir la lecture. Tout texte est plus appréciable une fois compris.
La préface de Jean-Pierre Miquel a été agréable à lire. Une mise en bouche précédant la lecture. Quant aux commentaires d’Alain Couprie, ils sont un approfondissement qui est le bienvenu. Ils permettent de prendre conscience de la richesse et des nombreuses « couches » du texte. On en apprend aussi sur le contexte historique dans lequel Corneille a écrit la pièce. Mine de rien, ça joue beaucoup.
Lors de la première lecture, je n’ai pas compris Horace – le personnage. J’ai même écrit en note à l’acte IV : « Horace m’agace ». Il me paraissait froid. Un soldat qui suivait les ordres sans les remettre en question.
Ce n’est pas le cas.
Horace, et chacun des autres personnages de cette tragédie, a une position et un point de vue sur le combat à venir. Lire les commentaires permet de mieux comprendre où se situe les personnages, leur point de vue, et, en conséquence, leurs attitudes et réactions. Lorsque la fatalité de la situation est comprise, le destin des personnages en devient plus tragique.
Une lecture agréable qui m’a sorti de mon blocage de lecture. Pourquoi « seulement » trois étoiles, me demandez-vous. Trois étoiles car c’est une bonne lecture. L’écriture est belle, les personnages sont touchants. C’est une pièce que je relirais très certainement. Mais je n’ai pas ressenti ce je-ne-sais-quoi d’une lecture quatre étoiles.
Mais Horace reste une très belle pièce et un très bon livre. Ne renoncez pas à lire simplement parce que je n’ai pas mis cinq étoiles. x)
Chroniques de lectures quatre étoiles ou plus que vous pouvez trouver sur le blog :
- Baby Doll de Hollie Overton
- Days de James Lovegrove
- Bird Box de Josh Malerman (un véritable coup de coeur)
- Fahrenheit 451 de Ray Bradbury
J’espère que cette chronique vous aura donné envie de lire Horace de Corneille.

Avez-vous lu cette pièce de théâtre ? Qu’en avez-vous pensé ?
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